En médecine esthétique, la région du sourire est centrée par nos lèvres et limitée en haut par la base du nez, en bas par le sillon labio-mentonnier et sur les côtés par les sillons nasogéniens.
La région du sourire, tient une place centrale dans un visage, aussi bien d’un point de vue anatomique, que par ses fonctions essentielles pour l’homme et son rôle dans les interactions avec l’autre. Perçue comme le sésame de l’interaction sociale, elle représente une grande partie des demandes des patientes qui se rendent dans les cabinets de médecine esthétique.
Chaque patiente manifestant le désir d’une amélioration esthétique de la région du sourire, possède déjà dans son esprit une représentation unique de ce qui serait esthétiquement l’idéal adapté à son propre visage. Nous sommes conscients des standards universels d’esthétisme concernant la région du sourire, que ce soit grâce à un apprentissage formel ou à l’assimilation progressive de ces normes, à travers des films, des réseaux sociaux, des lectures ou des échanges avec différentes personnes.
Pour nous en parler et nous informer sur les normes esthétiques de cette région du sourire, nous avons fait appel à des experts venant de divers pays Francophones répartis sur divers continents, ce qui nous permet d’entrevoir les différences de normes et de demandes selon les ethnies, recensées pour nous par des experts !
Nous avons rédigé cet article en nous appuyant sur les témoignages et retours d’expériences de 10 médecins spécialisés en médecine esthétique, tous formés au sein de la prestigieuse académie de la WAAAM , ce qui nous garantit d’être informés par des médecins ayant reçu une réelle formation académique avec des standards élevés de qualité à la fois sur le plan théorique et pratique !
En plus de leur bagage académique de très haut niveau dû à l’exigence prônée par la prestigieuse académie de la WAAAM au sein de laquelle ils se sont formés, nos spécialistes ayant participé à la rédaction de cet article exercent dans des bassins de population variés du point de vue ethnique et répartis sur trois continents, ce qui nous permet de recenser les informations les plus exhaustives possibles sur les normes interculturelles de la région du sourire et la nature des demandes des patientes pour cette zone selon les régions et les ethnies.
Normes esthétiques de la région du sourire
La beauté quoique subjective et difficile à décrire a cependant ses critères et normes largement influencés par la société dans laquelle les individus évoluent. Mais au fil du temps, des normes esthétiques interculturelles ont été retracées et ont abouti à des critères esthétiques réunissant de façon concomitante les côtés rationnel, interculturel et universel.
Voici donc ces normes esthétiques idéales expliquées par nos experts pour nos lectrices et lecteurs :
La hauteur labiale totale est idéalement équivalente au tiers de la distance entre la base du nez et la base du menton. La largeur labiale est quant à elle idéalement équivalente à deux fois la largeur de l’œil.
Par ailleurs, la lèvre rouge supérieure doit représenter au minimum la moitié de la lèvre rouge inférieure et au maximum être égale à cette dernière La forme générale des lèvres doit être convexe. La lèvre supérieure étant centrée par un arc de Cupidon marqué en position centrale, surmonté dans la lèvre blanche supérieure par un philtrum marqué lui aussi et qui doit remonter vers le nez. Les commissures labiales doivent être légèrement relevées, sinon horizontalisées, mais jamais tombantes.
De profil, les lèvres doivent avoir une projection qui elle aussi a ses propres normes esthétiques. Cette projection est assurée par le tubercule médian pour la lèvre supérieure et par deux coussinets pour la lèvre inférieure.
Sur une ligne appelée « ligne de Ricketts » qui passe par la pointe du nez et la pointe du menton, la lèvre supérieure idéale doit avoir un retrait de 2 millimètres contre 4 millimètres pour la lèvre inférieure. Lorsque les lèvres reçoivent un traitement par injection de comblement, elles ne doivent pas dépasser cette ligne de Ricketts au risque de donner lieu à une projection exagérée et donc inesthétique.
Le Dr Annie CALVEZ (Quimperlé, France) souligne par ailleurs que « l’évaluation de la région du sourire s’appuie sur des principes qui dépendent des relations spatiales entre trois éléments anatomiques : les lèvres, les dents et les gencives ». Il n’est donc pas suffisant d’évoquer les normes suscitées sans parler des dents et des gencives !
Même constat du Dr Mariana GROSU (Bray, Belgique), pour qui « Au cœur de cette esthétique du sourire, on trouve deux éléments fondamentaux : la partie muco-gingivale et l’arcade dentaire. Les dents jouent un rôle crucial en tant que cadre pour les lèvres, leur offrant un soutien structurel et contribuant à leur esthétique. Des dents saines et correctement alignées favorisent une position optimale des lèvres, garantissant un sourire esthétiquement plaisant. Cependant, des problèmes dentaires comme les lacunes ou les malpositions peuvent altérer cet équilibre, affectant ainsi l’harmonie faciale ».
Le Dr Ibtissem MOUTAA (Rabat, MAROC) souligne aussi qu’« Un beau sourire implique des lèvres hydratées avec une coloration allant du rose pâle au rouge, sans signe de desquamation ou crevasses ». Sa compatriote, le Dr Fatima Zahrae BENNIS (Rabat, MAROC) abonde dans ce sens en rajoutant qu’ « on se focalise beaucoup sur les formes des lèvres et leurs rapports anatomiques, alors qu’on doit aussi mettre l’accent sur le fait qu’une région du sourire idéale implique une peau péribuccale dénuée d’imperfections de surface qu’elles soient pigmentaires comme un mélasma, inflammatoires comme de l’acné voir vasculaires comme une rosacée. Cette peau péribuccale doit aussi être dépourvue de cassures telles qu’un plissé solaire et de rides dans ses pourtours immédiats, tels que les sillons nasogéniens et les plis d’amertume ».
Nos spécialistes ont aussi répondu à nos questions sur le type de demandes qu’ils recevaient de leurs patientes pour la région du sourire ; voici leurs réponses :
Nous débutons dans un premier temps par les médecins exerçant en Europe Francophone (France et Belgique) :
Le docteur Cloé DURDILLY (Lyon, France) souligne que dans sa pratique, « la patientèle majoritaire qui consulte pour une demande d’injection des lèvres est plutôt jeune entre 20 et 30 ans. Ces jeunes patientes souhaitent le plus souvent augmenter le volume et la projection de leurs lèvres. Je dois souvent modérer leur demande afin de respecter au mieux les normes esthétiques et éviter une sur-correction. Il faut tempérer au maximum cette tendance lancée par les réseaux sociaux avec des jeunes exposant leurs lèvres exagérément injectées. Ma patientèle féminine âgée de 30-40 ans est plus demandeuse d’injection de comblement du sillon naso-génien alors que la correction des plis d’amertume est plus demandée chez ma patientèle au-delà de 40 ans ».
Le docteur Dayana SOUAMI (Paris, France) relève que « la France est renommée pour son approche naturelle, subtile et raffinée, souvent qualifiée dans les traitements esthétiques de – French Touch- qui met l’accent sur la préservation du naturel et de l’harmonie faciale. Les demandes d’un aspect naturel de la région du sourire restent donc la norme en France. Nous assistons cependant à un afflux de demandes de lèvres exagérément pulpeuses au-delà des normes esthétiques universelles chez la population jeune influencée par les réseaux sociaux et les extravagances qu’on y retrouve ».
Le Docteur Annie CALVEZ (Quimperlé, France) note que « Dans ma région, tout comme ailleurs, il y a une diversité de la population. Les standards de beauté changent avec le temps et l’âge des individus. La génération jeune préfère des proportions de lèvres dans lesquelles la lèvre supérieure et la lèvre inférieure sont de taille égale, alors que la génération X privilégie pour l’instant le naturel et des proportions dans lesquelles la lèvre supérieure reste discrète avec une taille égale à la moitié de la lèvre inférieure, mais tout cela va sans doute encore évoluer. Dans mon cabinet, je reçois essentiellement des femmes entre 50 et 70 ans dont les demandes se focalisent sur les rides péribuccales, les commissures labiales tombantes, et finalement, paradoxalement peu sur les lèvres. Les lèvres sont comme oubliées, ou devenues secondaires. Lors de la consultation,
l’évocation d’injection d’acide hyaluronique au niveau des lèvres les ramène invariablement à des images d’actrices ou de mannequins aux lèvres déformées ».
De l’autre côté de la méditerranée, au sein des populations Francophones du Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc), exercent nos autres spécialistes qui nous renseignent sur les demandes de leur patientèle sur la région du sourire :
Le Docteur Rim CHAKROUN (Tunis, TUNISIE) précise que « pour la Tunisie, chaque tranche d’âge a des demandes bien spécifiques pour la région du sourire. Celles-ci sont axées sur les lèvres pour les femmes jeunes avant la trentaine, influencées par les réseaux sociaux qui mettent en évidence des lèvres plus gonflées que corrigées et qui sortent totalement du cadre des normes esthétiques que nous connaissions. J’ai noté que dès 35 ans en moyenne, la demande de lèvres volumineuses diminue drastiquement au profit de demandes d’augmentation discrète des lèvres avec obligation de rester dans le naturel. Les demandes d’amélioration des sillons nasogéniens et des plis d’amertume qui dégradent l’esthétique du sourire prend le pas sur le traitement des lèvres chez ma patientèle âgée de plus de 40 ans ».
Le docteur Hana ZIADI BOURAHLI (Alger, ALGERIE) constate que « les demandes de traitements esthétiques de la région du sourire explose au sein de ma patientèle depuis quelques années. Je vois bien que de nos jours, la beauté́ tend à être considérée comme une norme sociale valorisée, notamment pour cette région du sourire. Certaines de mes patientes, de plus en plus préoccupées par leur apparence, cachent souvent une part psychologique et émotionnelle derrière leur demande esthétique. Un écart avec les normes esthétiques universelles portant sur leurs lèvres, dents, gencives, ou sur le support osseux de cette région du sourire peut entrainer chez elles un sentiment de dépréciation de soi, qui les pousse à entreprendre des traitements esthétiques pas forcément nécessaires. L’élément majeur à mon sens qui induit cette demande exagérée est sans doute lié à l’envergure prise par les réseaux sociaux qui mettent en avant des normes de beauté complètement à l’opposé de ce qu’on a connu, et ce n’est malheureusement pas prêt de changer ! ».
Le docteur Fatima Zahrae BENNIS (Rabat, MAROC) souligne qu’ « il convient de faire la distinction entre deux types de problématiques : celles qui apparaissent avec le processus du vieillissement, telles que le plissé solaire, le pli d’amertume et un sillon nasogénien marqué qui constituent les demandes principales des femmes de plus de 40 ans ; Et puis, il y a les problématiques esthétiques liées à la morphologie des lèvres jugées trop fines ou insuffisamment projetées qui cette fois-ci sont la préoccupation de ma patientèle plus jeune ».